Monarques de France - Les favorites royales

 

De la fin du Moyen Âge à la Révolution, il ne fut pas rare que les rois de France, liés par des mariages, entretiennent une ou plusieurs maîtresses royales. Beaucoup d'entre elles, comme Madame de Pompadour, eurent une grande influence à la cour, ou sur le roi comme Agnès Sorel sur Charles VII, Diane de Poitiers sur Henri II et Gabrielle d'Estrées sur Henri IV. Louis XIV alla jusqu'à épouser secrètement l'une d'elles, Madame de Maintenon.

 

Henri IV, Louis XIV et Louis XV sont les rois de France qui se distinguèrent particulièrement quant au nombre et à l'influence de leurs maîtresses. Napoléon 1er n'a pas été en reste puisque Jean Savant lui dénombre plus de 50 maîtresses !!!

 

Les femmes sur lesquelles les rois ont porté leur passion n'ont pas été nommées systématiquement « maîtresses royales ». C'est un titre réservé à de rares occasions.

 

Quelques producteurs ont jugé bon de leur consacrer des capsules. En voici une sélection non exhaustive.


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Agnès Sorel et Charles VII,

Agnès Sorel, née vers 1422 selon le père Anselme et morte le 9 février 1450 au Mesnil-sous-Jumièges, est une demoiselle d'honneur d'Isabelle 1ère de Lorraine, épouse du duc René d'Anjou. Elle devient en 1443 la favorite du roi de France Charles VII, à qui elle donne trois filles qui seront officiellement légitimées en tant que princesses de France et mariées à de grands seigneurs de la cour. Elle est morte avant l'âge de vingt-huit ans, après avoir donné naissance à une quatrième fille qui n'a pas survécu.

 

Son art de vivre et ses extravagances rejettent la reine dans l'ombre. Les voiles et autres guimpes sont abandonnée. Elle invente le décolleté épaules nues, qualifiée de " ribaudise et dissolution " par quelques chroniqueurs religieux de l'époque. De vertigineuses pyramides surmontent sa coiffure. Des traînes allant jusqu'à huit mètres de long allongent ses robes bordées de fourrures précieuses : martre ou zibeline. Elle met à la mode chemises en toile fine, colliers de perles. Elle traite sa peau avec des onguents faisant office de peeling, une crème contre les rides tous les matins et des masques au miel pour la nuit.


Diane de Poitiers et Henri II

Diane de Poitiers (3 septembre 1492 ou 9 janvier 1500 en Dauphiné - 26 avril 1566 à Anet), comtesse de Saint-Vallier, duchesse de Valentinois, fut pendant plus de vingt ans la favorite d'Henri II, roi de France. Dotée d'un sens aigu du pouvoir et de ses intérêts financiers, elle exerça une grande influence sur le roi, qui l'aima sincèrement, bien qu'elle fût de vingt ans plus âgée que lui. 

Le roi lui fait cadeaux des biens qu'Anne de Pisseleu avait obtenus de François Ier : les bijoux de la couronne, un hôtel parisien et enfin beaucoup plus tard, du duché d'Etampes (1553) ou le relais de chasse des Clayes (1556), où elle aurait planté l'arbre de Diane. Diane reçoit également divers cadeaux en terre, dont la propriété royale de Chenonceau (1547) et divers cadeaux en argent, dont le produit de l'impôt sur les charges, qui lui procure une somme extraordinaire de 100 000 écus. Elle se voit enfin confirmé dans la propriété de ses terres de Nogent, d'Anet et de Breval.

Pour asseoir sa position à la cour, elle est titrée, en 1548, duchesse de Valentinois (les duchesses ont le privilège d'avoir une place assise dans la chambre de la reine).

La reine Catherine de Médicis est tout à fait consciente de la nature de la relation entre le roi et Diane de Poitiers. Pendant vingt ans, Catherine dissimula sa rancoeur, acceptant la présence de sa rivale comme dame de compagnie, par amour pour son mari, mais aussi dans la crainte de lui déplaire. 

A la mort du roi, elle restitue le château de Chenonceaux en échange de celui de Chaumont. Elle se retire à Anet où elle meurt à l'age de 66 ans


Gabrielle d’Estrées et Henri IV

Gabrielle d'Estrées naît vers 1571 au château de Coeuvres, en Picardie, demeure familiale. Son père, Antoine d’Estrées est marquis de Coeuvres, sa mère, Françoise de la célèbre famille Babou de La Bourdaisière, est connue pour ses galanteries et entretient beaucoup d’amants dont le roi de France Henri III. Elle initie aussi ses filles très tôt à la débauche notamment Diane qui mène une vie de débauche et a  de nombreux amants, tels que le duc d’Épernon,… et Angélique, abbesse de Mautbuisson, qui aurait eu douze enfants de douze pères différents. 

Contrairement à ses sœurs aînées, Gabrielle ne sera pas initiée à la galanterie. Son premier amant est sans doute Roger de Saint-Lary, seigneur de la Bellegarde ami et grand-écuyer du roi de France Henri IV qui souhaite la rencontrer. Quand il la voit pour la première fois, il tombe immédiatement amoureux de la belle et jeune demoiselle. Mais Gabrielle se refuse au roi et veut se marier avec son amant.

Henri IV essaye toutes les séductions possibles, se déguise en paysan, en palefrenier, mais sans succès. Le roi la fait marier à Nicolas d’Amerval, seigneur de Liancourt, et c’est probablement vers cette époque que Gabrielle devient la maîtresse d’Henri IV. Elle lui donnera trois enfants. Le roi, très amoureux de Gabrielle (enceinte pour la quatrième fois), décide de l’épouser. Faute de parvenir à accoucher de son enfant, elle meurt d'une éclampsie puerpérale.


Madame de Montespan et Louis XIV

Madame de Montespan ou Athénaïs de Montespan, aussi appelé Mademoiselle de Tonnay-Charente, est née le 5 octobre 1640 à Lussac-les-Châteaux et morte le 27 mai 1707 à Bourbon-l'Archambault. Elle tient son nom le plus célèbre de son mariage (1663) avec Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, qui lui donne le titre de marquise de Montespan. 

Madame de Montespan, devenue la dame d'honneur de la reine, est très présente à la cour où elle devient l'amie et la confidente de sa future rivale, Madame de Maintenon.

Elle rencontre Louis XIV à l'automne 1666. Occupé par son amour pour sa favorite, Louise de La Vallière, il ne fait tout d'abord pas attention à elle. Mais, lorsqu'elle se lie avec la duchesse, le roi, la rencontrant souvent chez sa maîtresse et chez la reine, remarque sa conversation piquante, naturelle et enjouée. La marquise devient la maîtresse du roi en mai 1667 - liaison dont sont nés sept enfants.

L'emprise que l'orgueilleuse maîtresse exerce sur le coeur du roi la fait bientôt prétendre à obtenir de l'autorité dans les affaires. Elle dispose de tant de moyens d'influer sur l'esprit du roi que de nombreux ministres et courtisans se soumettent à elle. On demande et on suit ses conseils. Mme de Montespan se montre également passionnée par le luxe qui, durant sa faveur, s'étend partout, polit les murs imprime tant d'activité au commerce, aux manufactures, et donne un grand essor au génie des beaux-arts. Plus qu'une simple favorite, elle est désormais surnommée à la Cour la " sultane reine ".

Il est permis de croire qu'elle a contribué à développer chez Louis XIV ce goût des grandes choses et de la magnificence. Le roi lui ayant fait construire à Versailles le majestueux château de Clagny, la marquise crée autour d'elle une cour brillante où domine le bel esprit. Elle protége notamment La Fontaine, Molière et Quinault. L'époque Montespan s'avère la plus brillante et la plus glorieuse du règne du Roi-Soleil.

En 1678, Louis XIV tombe éperdument amoureux de la magnifique Mademoiselle de Fontanges, agée seulement de 17 ans qui se retrouve vite enceinte mais accouche prématurément d'un petit garçon qui ne survit pas. Elle est alors prise d'un mal lent qui l'affaiblit de jour en jour et finit par la tuer. Cette mort précoce intervient en pleine affaire des poisons. Compromise dans cette sombre histoire (à tort, puisqu'on sait maintenant que Mlle de Fontanges est morte d'une éclampsie), la marquise se voit délaissée par le roi et elle doit quitter son appartement du château de Versailles. 

Elle demeure cependant à la Cour, ne pouvant se résoudre à s'éloigner du roi. En 1691, Madame de Montespan se retire à Paris où elle vit dans la dévotion, la générosité et la volonté d'expier ses torts passés. Elle meurt en 1707, lors d'une cure à Bourbon-l'Archambault.


Madame de Maintenon et Louis XIV.

Née Françoise d'Aubigné ou, plus rarement, d'Aubigny, baptisée le 28 novembre 1635 à Niort et décédé le 15 avril 1719 à la Maison royale de Saint-Louis de Saint-Cyr-l'école, est une dame française des xviie et xviiie siècles qui fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de Saint-Louis.

Nommée secrètement puis ouvertement après leur légitimation, gouvernante des enfants naturels de Louis XIV (1638-1715), roi de France et de sa maîtresse Madame de Montespan, elle devint secrètement son épouse après la mort de la reine Marie-Thérèse en 1683. Elle n'eut aucune influence sur le plan politique, et n'ait pas à l'origine de la décision ayant conduit à la révocation de l'edit de Nantes, en 1685. Par contre, elle eut une influence et un pouvoir important sur le caractère du roi et la condition de la cour durant toute la fin du règne.   

A la fin du règne de Louis XIV, Mme de Maintenon fit planer sur la cour une ère de dévotion et d'austérité. La duchesse d'Orléans regretta l'esprit de bigoterie qui s'était emparé de la cour de Versailles et elle regrettait le temps où on se divertissait plus que sous " le règne de madame de Maintenon


Marquise de Pompadour et Louis XV

Jeanne-Antoinette Poisson est la fille d'un conducteur de vivres qui a épaulé les frères Pâris, de puissants financiers, à l'occasion de la peste de Marseille.

Ayant reçu grâce à sa mère et à l'amant de celle-ci une excellente éducation, elle réussit en février 1745 à se faire remarquer du roi Louis XV qui lui aménage un appartement à Versailles. Elle l'accompagne à la bataille de Fontenoy et, la même année, est élevée au rang de marquise.

Usée par la vie de cour et une santé fragile, la marquise doit s'effacer au profit d'autres favorites dès 1751 mais reçoit en compensation le titre de duchesse et reste la confidente du roi, voire la complice de ses plaisirs. Elle aménage l'hôtel du Parc-aux-Cerfs, à Versailles, pour les rencontres clandestines de Louis XV avec de très jeunes filles comme la délicieuse Mlle O'Murphy.

Elle bénéficie d'innombrables largesses comme le château de Pompadour, en Corrèze, et l'hôtel d'Évreux, à Paris, plus connu aujourd'hui sous le nom de... palais de l'Élysée.

Elle use de son influence en faveur du ministère Choiseul et on lui attribue le «renversement des alliances» au cours de la Guerre de Sept ans qui conduit au désastreux traité de Paris.

Mécène, elle fait attribuer à son frère Abel Poisson la Direction des Bâtiments et celui-ci s'acquittera avec brio de sa tâche, faisant notamment aménager à Paris la place Louis XV (la Concorde) en style néo-antique. Elle protège aussi les Encyclopédistes et les «philosophes» qui contestent l'absolutisme royal, y compris Voltaire qui lui doit son fauteuil d'académicien.

La marquise de Pompadour symbolise à jamais,l'art de vivre généreux, raffiné et léger du Siècle des Lumières. Elle meurt d'une fluxion de poitrine à 42 ans. Lors de ses funérailles solennelles, le 17 avril 1764, le roi, qui ne pouvait s'y joindre en raison du protocole, aurait

murmuré de sa fenêtre : «La marquise aura mauvais temps pour son voyage !»...


Comtesse du Barry et Louis XV

Née à Vaucouleurs (Lorraine) des amours d'une couturière, Anne Bécu, et d'un jeune moine déluré, Jeanne reçoit une éducation soignée chez les sœurs, à Paris, avant de devenir modiste. Elle pratique par ailleurs la galanterie... La rumeur prétendra plus tard qu'elle aurait même exercé dans une maison de prostitution sous le nom de Mlle Lange.

Repérée par le comte Jean du Barry, libertin notoire, elle devient sa maîtresse. Le comte spécule sur ses charmes et la présente à différents personnages de la Cour, dont l'influent duc de Richelieu et Lebel, valet de chambre du roi. Ce dernier la présente à son maître qui, à 58 ans, souffre d'une impopularité croissante et ne se remet pas de la disparition de sa confidente, la marquise de Pompadour.

Séduit par la beauté, la vivacité d'esprit et la joie de vivre de la jeune femme, alors âgée de 25 ans, le roi l'élève au rang de maîtresse officielle. La nouvelle favorite épouse pour la bienséance le comte Guillaume du Barry. 

Madame du Barry a, d'une certaine manière, inventé le style Louis XVI. Elle fut une courtisane, mais une courtisane amie des lettres, des artistes, et qui passa sur la terre en répandant libéralement autour d'elle l'or et les consolations.

Par ailleurs, élégante et de goûts affirmés, la comtesse du Barry exerça une influence prépondérante sur la mode vestimentaire de son époque. Elle lança notamment la vogue des étoffes à rayures, qui durera dans toute l'Europe jusqu'à la fin du xviiie siècle

Elle mourut sur l'échaffaud place de la Concorde le 8 décembre 1793


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