L'histoire du muselet

 

Jusqu'au début du XVIIe siècle, le Champagne était livré en tonneaux et avait une tendance naturelle à mousser. En effet, du fait des vendanges tardives, les levures sur la peau du raisin n'ont pas le temps de transformer en alcool le sucre du jus de raisin. La fermentation ne reprend qu'au début du printemps lorsque les levures se réveillent. Le gaz carbonique qui se libère alors ne peut s'échapper du fût étanche, et le vin se met alors à pétiller ...


L'invention par des verriers anglais de la bouteille épaisse, début du XVIIe, permit de remplacer la vente en tonneaux par la vente en bouteilles. Dès lors, le problème de la conservation et du transport de ces bouteilles se posa. A l’origine, les bouteilles étaient bouchées avec des chevilles de bois garnies d'étoupe imbibée d'huile, puis cachetées à la cire. On s'aperçut rapidement que ce bouchage était insuffisant pour retenir la pression du gaz du vin et empêcher les bouteilles de fuir.


On eut alors l'idée d'utiliser des bouchons de liège d’un diamètre double de celui du goulot qu’on entrait à coups de batte dans la bouteille. Mais il fallut bien vite brider sérieusement les bouchons pour qu'ils ne sautent pas sous la pression du gaz naturel du Champagne.


C'est ainsi qu'on eut recours à la ficelle de chanvre pour maintenir le bouchon sur les bouteilles. La ficelle était posée à la main. Ce travail était très pénible et le résultat incertain. Dans l'humidité des caves, les bouchons et les liens pourrissaient, parfois même les rats rongeaient la ficelle occasionnant des pertes importantes ...

 

On ajoute alors du fil de fer pour consolider le premier ficelage.


En 1844, Adolphe Jacquesson négociant à Châlons en Champagne, dépose un brevet consistant à intercaler entre le bouchon et le fil du lien une plaque de fer-blanc dépoli, de la même taille que le dessus du bouchon et remplacer la ficelle par du fil de fer.  

Ces deux innovations majeures permettaient de résoudre les problèmes de perte de vin due à l'humidité, au pourrissement des ficelles .... et aux rats !!!

Pourtant il faudra attendre 1881 pour voir les premières capsules de métal sur les bouchons désormais protégés, maintenus par des muselets de fil de fer rattachés au goulot de la bouteille.


Entre-temps, vers 1855, un certain Nicaise Petitjean, demeurant à Avize, inventa et fit breveter une " machine à ficeler à la ficelle ", appelée aussi " cheval de bois ".

 

Cet appareil devait faciliter grandement le travail de l'ouvrier ficeleur et améliorer la fixation du bouchon, le bras de levier décuplant la force et permettant l'usage de liens renforcés. La machine permet de ficeler jusqu’à 1000 bouteilles/jour !!!


Ce ficelage était souvent complété par un ou deux fils de fer torsadés. Ce dispositif, n’était pas très pratique, puisque le consommateur devait faire usage d'une pince spéciale ou d'un petit crochet pour couper le fil de fer et pouvoir déboucher la bouteille. Heureusement, ces articles étaient souvent offerts par les négociants à leurs clients. 


Pour éviter cet inconvénient et surtout le risque de se blesser au débouchage, on perfectionna le système en faisant un anneau préformé sur le fil de fer à ficeler. Ce petit anneau était quelquefois muni d'une pastille de plomb estampé au nom du négociant.


Mais la pose de ces ficelles et fils de fer était longue et pénible. On entreprit donc de perfectionner le fil de fer à ficeler en le préformant.

Le MUSELET était né !!!

Le muselet 'Le Rapide' est certainement un des tout premiers muselets que l'on posait sur une machine en utilisant toujours une PINCE A FICELER pour tortiller les fils du muselet. Puis, très vite, les machines à poser les muselets se perfectionnèrent elles-aussi.


Au début du siècle, on fabriquait des muselets très simples à 3 ou 4 branches avec un petit trou au centre et posés directement sur le bouchon ou quelquefois avec une petite plaque d'étain intercalée entre le muselet et le dessus du bouchon. Progressivement, le trou central sera progressivement agrandi pour y loger la plaque de muselet.

 

La capsule de champagne était née !!!


Au départ, ces capsules comportaient des encoches qui permettaient d'éviter les pliures à l'emboutissage, à l'endroit du passage du fer du muselet.
 Elles avaient pratiqement toutes un aspect identique et recouvraient les bouchons sans distinction de marque ou de provenance.
 Parfois certaines d'entre elles comportaient une languette. A la fin du 19e siècle, on eut l'idée d'y estamper le mot "Champagne" qui apparaissait ainsi en relief, souvent accompagné d'une étoile. Puis aussi de les peindre en différentes couleurs.


A partir de 1960, ces capsules à encoches ont commencé à disparaître et furent remplacées par des plaques sans encoches. Les techniques ayant évolué, on pouvait alors éviter les pliures de la tôle à l’emboutissage, bien que les plaques n’aient plus d’encoches.
 Petit à petit, les fabricants se rendent compte qu’ils peuvent profiter de ce petit espace de métal pour indiquer leur nom, celui de leur localité, etc.

Dans un premier temps, seules les grandes marques sont concernées par ce phénomène. Les techniques évoluant et le prix de revient de la capsule devenant abordable, cet usage se généralise.


Aujourd’hui l’évolution des techniques en matière d’impression, en particulier la tampographie*, a permis aux grandes marques et aux vignerons d’obtenir des capsules de toute beauté.

 

* la tampographie est un système d’impression indirecte qui permet de marquer tout type de support, de toutes formes et tous objets. Ce procédé de prise d’encre contenue dans le creux d’un cliché gravé, obtenu par photogravure chimique sur un objet au moyen d’un tampon transfert en caoutchouc silicone, dépose un film d’encre très fin, sur diverses surfaces régulières ou irrégulières. Ce procédé garanti un marquage précis et rapide, quels que soient les volumes à réaliser.


Les techniques actuelles permettent de créer de véritables oeuvres d'art.

 

On trouve aujourd'hui des muselets dorés à l'or fin, avec une fine couche de nickel, avec pose de strass de Swarowski .....

 

La seule limite semble être l'imagination des créateurs !!!


Alors que l'on croyait que le muselet avait atteint sa version définitive, il continue d'évoluer et les capsules aussi !!! 

 

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Source : Wikipédia, Union des Maisons de Champagne

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